Page:Bouilly - Léonore, ou L’Amour conjugal, 1798.djvu/9

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ROC.

Attends, attends…. (_Il lui aide avec sa fille à décharger sa hotte, qu’on dépose auprès de l’arcade à la gauche du spectateur._) JACQUINO, _à part et sur le devant du théâtre._

C’étoit bien la peine d’aller ouvrir si vite, pour me pas faire attendre monsieur (_Il rentre dans sa loge._) ROC, _à Léonore._

Mon pauvre Fidélio, lu en as assez au moins. LÉONORE, _s’avançant en s’essuyant la figure avec son mouchoir._

Je ne m’en défends pas, je suis un peu fatigué… ouff… j’ai cru qu’on ne finiroit jamais de raccommoder ces maudites chaînes. ROC.

Sont-elles en bon état ? LÉONORE

Oh rien n’y manque, je vous assure…. Je ne crois pas que les prisonniers parviennent maintenant à les briser. ROC.

À combien se montent tous les achats ? LÉONORE.

À douze piastres environ… En voici la note exacte. ROC, _examinant la note que lui remet Léonore._

Bon ! excellent ! comment diable ! Voilà des articles où nous pourrons gagner au moins le double… Vrai, je n’sais comment tu fais ton compte ; mais tu achètes tout bien moins cher que moi ; j’ai plus gagné depuis six mois que je t’ai mis à la tête des provisions, que je ne faisois auparavant dans une année entière. LÉONORE.

Je fais…. du mieux qu’il m’est possible. ROC.

On n’a pas plus d’zèle, et surtout plus d’intelligence…. Aussi je sens que chaque jour je m’attache à toi davantage ; et quoique tu ignores ta naisance, que tu sois sans aveu, sans parens, je suis décidé à faire de toi mon gendre. MARCELINE.

Ce s’ra-t-il bientôt, mon père ? ROC.

Dès que le gouverneur sera parti pour Séville ; nous s’rons