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de l’île de sein

La construction proprement dite est de 1869, il fallait une prise des plus rapides, car on travaillait au milieu des lames, parfois arrachant de la main de l’ouvrier la pierre qu’il se disposait à mettre en place. Un marin expérimenté, adossé contre un des pitons du rocher était au guet, et l’on se hâtait de maçonner quand il annonçait une accalmie, de se cramponner quand il prédisait l’arrivée d’une grosse lame. Les ouvriers, l’ingénieur, le conducteur qui encourageaient toujours les travailleurs par leur présence, étaient munis de ceintures fournies par la Société de sauvetage, et d’espadrilles destinées à prévenir les glissements. À la fin de la campagne de 1869, on avait exécuté 25 mètres cubes de maçonnerie, que l’on retrouva intacts l’année suivante. En 1870, on accoste huit fois, on passe sur la roche dix-huit heures cinq minutes ; en 1871, on accoste douze fois et l’on travaille vingt-deux heures, enfin, en 1872, on avait en tout 144 mètres cubes 50, et la dépense était de 135,336 francs.

Ce travail a été conçu et arrêté dans ce qu’il a d’essentiel, par M. Léonce Reynaud, sous la direction de M. l’Ingénieur en chef Planchat ; les ingénieurs ordinaires étaient : MM. Joly, de 1867 à 1868, et Cahen, depuis 1869, MM. Lacroix, conducteur principal, et Probesteau, conducteur auxiliaire. « Je regrette, disait le Ministre des Travaux publics, de ne pou-