Page:Boulenger – Au Pays de Sylvie, 1904.djvu/255

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blé, passait en souriant au milieu de ces groupes vertueux, pinçant le menton des commères, échangeant le salut de fraternité avec les hommes, et bénissant d’un geste auguste les galopins qui l’acclamaient.

Lorsqu’il revint de Paris le 16 juillet 1790, après avoir assisté à l’inoubliable fête de la Fédération, notre Cathelin ne se tenait plus d’amour envers son prochain, et bientôt il organisait chaque semaine des banquets agrestes, frugaux et purs dans la Galerie des Batailles, au château. Ne fallait-il donc point faire participer, en ce monde renouvelé, les humbles laboureurs au luxe périmé des grands ? N’était-il pas bon de flétrir en commun la corruption des riches, les trahisons des tyrans et la prévoyance de la nature, qui nourrit l’enfant et