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LE ROI LOT


XXXVIII


Il ne pouvait se consoler du départ de ses fils et d’avoir perdu la reine sa femme, avec l’enfant Mordret. Il en avait une grande rancune contre le roi Artus ; et en même temps, voyant que les Saines continuaient de ravager sa terre et d’assiéger ses châteaux sans qu’il pût les en empêcher, il regrettait de n’être pas en paix avec celui qui l’aurait aidé à les repousser. Quand il sut les fiançailles de Guenièvre de Carmélide, il pensa que, s’il pouvait s’emparer d’elle, il déciderait peut-être Artus à lui faire une bonne paix moyennant qu’il rendît sa prisonnière. Il vint donc, avec quelques chevaliers, s’embusquer secrètement dans les bois proches de la cité de Carohaise, tout prêt à profiter de la première occasion. Et c’est là que ses espions l’avertirent un jour que Guenièvre se proposait d’aller en pèlerinage à une abbaye qui se trouvait justement de ce côté.

La pucelle chevauchait en compagnie de ses demoiselles et de monseigneur Amustant, qui était le chapelain du roi Léogadan, son père, et qui le fut plus tard du roi Artus. Guyomar, son