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MERLIN L’ENCHANTEUR

cousin, l’escortait avec quelques gens d’armes, car le pays n’était pas sûr.

C’était en juillet, la douce saison où les prés sont bien herbus et où les oisillons font retentir suavement les vergers et les bocages feuillus. La pucelle, qui avait le cœur gai et léger à cause du soleil, s’entretenait avec monseigneur Amustant et avec les chevaliers et les dames qui l’accompagnaient, lorsqu’une troupe de fer-vêtus parut au loin. Aussitôt qu’ils les aperçurent, Guyomar et ses compagnons lacèrent leurs heaumes et montèrent sur leurs destriers que leurs écuyers menaient ; puis ils brochèrent des éperons et s’élancèrent aussi vite que leurs chevaux purent les porter à la rencontre des étrangers qui leur couraient sus d’autre part, la lance sur le feutre et l’écu devant la poitrine.

Les combattants s’entre-choquèrent à grand fracas, et toute la forêt retentit du froissement des lances, puis du heurt des chevaux et des corps, et des coups des épées sur les heaumes. Le roi Lot et Guyomar firent merveilles ; mais les chevaliers de Carmélide étaient beaucoup moins nombreux que leurs adversaires, si bien qu’ils ne tardèrent pas à se trouver en grand danger.

Guenièvre et les demoiselles, qui assistaient de loin au combat, avec le chapelain et les garçons qui conduisaient les sommiers, se déso-