Page:Boulenger - Romans de la table ronde I.djvu/98

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
82
MERLIN L’ENCHANTEUR

avec leurs chevaliers et leurs écuyers, et à mesure que les couples arrivaient sous les arbres, ils s’évanouissaient ; à son tour, le château disparut ; mais le verger demeura à la prière de Viviane, et fut appelé Repaire de joie et liesse.

— Belle, dit Merlin, hélas ! je dois partir !

— Comment ? Ne m’apprendrez-vous aucun de vos jeux ?

— Il y faut loisir et séjour. Et je veux que vous promettiez en échange que vous vous donnerez vous-même à mon plaisir.

La pucelle réfléchit un peu et dit :

— Sire, je le ferai après que vous m’aurez enseigné tout ce que je voudrai savoir.

Il lui apprit sur-le-champ à faire couler une rivière où il lui plairait, et quelques autres jeux légers, dont elle écrivit les mots sur un parchemin, ce qu’elle savait très bien faire. Puis il prit congé en lui promettant de revenir la veille de la Saint-Jean. Et il retourna en Carmélide où les trois rois furent bien joyeux de le revoir.


XXII


— Beaux seigneurs, leur dit un jour le roi Léodagan, sachez que je vous aime de plus grand amour que vous ne pensez, et ainsi