Page:Boulenger - Romans de la table ronde II, 1923.djvu/159

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
149
LE CHEVALIER ET L’ÉCUYER


XVI


Le lendemain, Lionel arriva sur la terre du duc Escan de Cambenic. En passant près du château de Loverzep, il rencontra des gens qui allaient assister à un combat de justice entre deux champions, et il y fut avec eux. Curieux de bien voir, il poussa ses chevaux au premier rang, non sans bousculer quelque peu les gens d’une demoiselle. L’un d’eux lui dit de reculer ; mais il était si attentif au spectacle qu’il n’entendit même pas. Alors un chevalier saisit son roussin par le frein et le tira en arrière si rudement qu’il pensa renverser l’animal.

— Beau sire, que voulez-vous ? demanda Lionel en le regardant.

— Pour un peu, je vous donnerais de ce bâton sur la tête ! Tu es un trop malfaisant gars !

Là-dessus, Lionel de tirer son épée. Mais la demoiselle lui crie qu’il s’adresse à un chevalier.

— Je ne le toucherai donc pas, dit le valet en rengainant son arme, puisque je ne suis qu’écuyer. Mais, par la sainte Croix, s’il l’était comme moi, il payerait cher ses propos ! Sire