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LE VAL DES FAUX AMANTS

ensemble. Vainement il en frappe un au milieu du front : l’épée rebondit comme sur une enclume. Alors, se couvrant de son écu du mieux qu’il peut, il se met à les heurter à coups de pommeau si rudement qu’il leur fait étinceler les yeux, et combat tant et si bien qu’enfin il passe outre.

L’allée qu’il suivait le ramena au jour, mais il se trouva devant un torrent furieux et profond, que traversait en guise de pont une planche d’un pied de large : deux chevaliers en défendaient l’issue, l’un armé d’une lance, l’autre d’un écu et d’une épée nue. Galessin fait le signe de la croix et s’avance sur le pont périlleux, l’écu devant la poitrine. Mais le chevalier à la lance le frappe avec une telle violence que du premier coup il le précipite dans la rivière.

Quand Galessin reprit ses sens, il se sentit tirer de l’eau par quatre vilains et il lui fut avis qu’il avait beaucoup bu. On l’étend sur la rive : devant lui se dresse un chevalier armé ; vainement il tente de se défendre : il n’en a pas la force. Et l’autre lui arrache son heaume et son épée ; après quoi on l’emmène dans un verger où une quantité de seigneurs captifs et de dames se promenaient en causant.

Il retrouva là Keheddin le beau, Hélain le blond et Aiglin des Vaux, tous trois compagnons de la Table ronde. Mais le conte maintenant se tait de lui pour quelque temps, vou-