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« ADIEU, BEAU DOUX AMI ! »

Là-dessus, messire Gauvain et messire Yvain intervinrent pour représenter au roi qu’il ne pouvait l’éconduire honorablement. Si bien qu’à la fin celui-ci octroya le don, quoiqu’il craignît qu’un tel jouvenceau ne fût pas encore d’âge à porter un si lourd faix de chevalerie.

— Sire, grand merci, dit le damoisel.

Et quand il eut pris congé du roi et des barons, il fut à son logis pour se faire armer.


VI


Or, messire Yvain, qui l’avait accompagné, le vit soudain pâlir et lui demanda ce qu’il avait.

— Ha ! sire, je n’ai pas pris congé de madame !

— Vous avez dit que sage.

Tous deux revinrent au palais et montèrent aux chambres de la reine. Là, le damoisel s’agenouilla sans mot dire, les yeux baissés.

— Dame, dit messire Yvain, voici le valet d’hier soir, que le roi a fait chevalier ce matin ; il vient prendre congé de vous.

— Quoi ! s’en va-t-il déjà ?

— Oui, dame. Il va de par monseigneur porter secours à la dame de Nohant. Il l’a demandé en don.