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LES ESPIONS DE CLAUDAS


XXXI


Or le conte dit que le roi Claudas fut encore plus inquiet quand il eut appris comment le nain avait détruit le message. Il manda deux valets, et les envoya à la cour du roi Artus pour voir quels étaient sa puissance et son gouvernement.

— Demeurez-y tout l’hiver et l’été, leur dit-il ; puis vous reviendrez m’apprendre ce qui s’y passe.

Ainsi partirent les deux espions, mais ils durent attendre quelque temps au port avant que de franchir la mer, car le mauvais temps arrêtait les nefs, et ils n’arrivèrent qu’à la Noël à Carduel en Galles, où le roi tenait sa cour, belle et plénière à l’ordinaire.

— Le roi a-t-il jamais tenu une si riche cour ? demanda l’un d’eux à un bourgeois qui passait.

— Riche, bel ami ? Certes, non pas tant que de coutume ! On est trop dolent de l’absence de monseigneur Lancelot et de ceux qui sont en quête de lui.

De cela les deux valets restèrent tout ébahis, et l’un d’eux, nommé Tarquin, dit à l’autre :

— Par mon chef, on trouve ici toute prouesse terrienne et toute bonne chevalerie : qui veut