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ÉCLAIRCISSEMENT

Antoine Du Verdier, en 1585, cite bien encore Lancelot dans sa Bibliothèque, parmi soixante-dix romans « vieux et nouveaux », mais déjà l’on n’en peut plus supporter en 1591 qu’un court abrégé. Au dix-septième siècle, il n’y a plus que Chapelain pour le goûter[1] ; le P. Labbe ne l’admet pas seulement dans sa Bibliotheca manuscriptorum librorum (1652) ; Huet, qui le mentionne en 1678 dans sa Lettre à Monsieur de Segrais : De l’origine des romans, ne le connaît que de nom ; et si Chantereau-Lefèvre et Wilson de la Colombière y prennent quelque intérêt, c’est d’un point de vue historique : le premier parce qu’il y trouve des détails sur les coutumes du moyen âge, le second parce qu’il y puise des renseignements sur l’héraldique.

En 1718, puis en 1762, le Dictionnaire de l’Académie cite Lancelot du Lac à côté de Perceforest, d’Amadis, d’Astrée et du Roman de la rose parmi les anciens romans célèbres ; mais l’admirable Histoire littéraire des Bénédictins ne semble plus guère en connaître que le titre, ainsi que ceux du Saint Graal, de Merlin, d’Artus, de Perseval (t. VI, p. 16). La Bibliothèque des romans de Paulmy et Tressan déterre les vieilles histoires de la Table

    Longis et Le Manguier). Dans ses Bigarrures, Tabourot parle de ces auteurs qui veulent « faire ostentation de leur bien dire et monstrer comme ils sçavent Amadigauliser ».

  1. Continuation des mémoires de littérature et d’histoire publiés par le P. Des Molets (t. VI, partie II, 1748, p. 334). — De la lecture des vieux romans, édition par A. Feillet (1870).