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ÉCLAIRCISSEMENT

ronde : en juillet 1775, elle donne un abrégé de Merlin ; en août 1775, un résumé de l’histoire et de la quête du Saint-Graal, en octobre 1775, une analyse de Lancelot proprement dit et de la Mort d’Artus ; enfin, en février 1776, un résumé approximatif du roman tel qu’il se présente dans l’édition de 1488 ; mais tout cela en quelques pages, fort inexactes, d’ailleurs. Je trouve encore qu’en 1797, le Roman de Merlin l’enchanteur fut « mis en bon français », par un M. S. Boulard (Paris, Boulard). Mais passons sur ces mascarades.

Faut-il rappeler maintenant les fadaises de la Gaule poétique de Marchangy ? Cependant, Roquefort publie en 1808 son Glossaire de la langue romane pour lequel, suivant l’exemple de Lacurne de Sainte-Palaye et de ses prédécesseurs, il a dépouillé nos romans bretons ; et surtout voici la grande Histoire littéraire des Bénédictins dont l’Académie des Inscriptions reprend la publication (le tome XV, paru en 1820, contient plusieurs notices sur les poèmes et contes du cycle d’Artus). Désormais, depuis les Daunou, les Creuzé de Lesser, les Méon jusqu’aux Paris et aux Bédier, les romanistes ne manqueront pas d’étudier la matière de Bretagne. Néanmoins, nos grands écrivains romantiques, à qui elle aurait pu inspirer de beaux poèmes, l’ignoreront. Il n’y a jamais eu, depuis 1591, qu’un seul essai d’adaptation littéraire des romans de la Table ronde : c’est celui de Paulin Paris (1868-1877), qui, travaillant sur les manuscrits mêmes,