Page:Boulenger Marceline DesbordesValmore.pdf/10

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curiosité ; et sa conclusion est bien agréable, car (il ne servirait à rien de prétendre le contraire) nous voulons savoir quel fut l’amant de Mme Valmore, et nous l’allons chercher tout à l’heure. Or, je n’ignore point que les usages veulent qu’avant de se livrer à ces « enquêtes indiscrètes », le biographe fasse part de ses hésitations et s’excuse quelque peu ; après quoi, il publie les papiers. Mais, à vrai dire, je ne vois pas l’utilité d’éprouver ici ces scrupules préliminaires : la famille Valmore est éteinte, et quand il apparaît qu’aucun vivant n’y saurait rien perdre, pourquoi ne révélerait-on pas toute la vie privée des morts, et jusqu’à leurs fautes ? Il est fort égal aujourd’hui à Marceline qu’on apprenne au public qu’elle avait eu un enfant naturel avant son mariage, et, en reprochant à M. Rivière de l’avoir fait, M. Pougin montre une délicatesse bien susceptible. « Qu’importe, s’écrie à son tour M. Rivière, qu’importe de connaître le nom de l’homme à qui nous devons les plus beaux cris d’amour que notre siècle ait entendus ? » Mais il importe beaucoup, il me semble, et la preuve, c’est que M. Rivière, ayant ainsi parlé, travaille ensuite de son