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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

)) ses rêves d’artiste… Il veut nous emmener dans quelque cour étrangère, ou essayer d’une direction théâtrale à Paris. (1) « … Tout ce que j’ai de génie de femme, d’inventions, de paroles et de silence utile, je l’emploie à dérober cette grande et humble lulte à mon cher mari, qui ne la subirait pas huit jours ( !). Je sauve ses fiertés au prix de mes humiliations. » (2) —-— Et imaginez maintenant quelles missives à la fois théâtrales et geignardes Valmore devait adresser à sa femme, pour en obtenir des réponses comme celle-ci :

« 31 janvier 1834. —… Les réllexions douloureuses dont ta lettre est pleine me vont au caurel je les comprends toutes. Je sais, je parlage ta constante aversion contre tous les théâtres de Paris, tu le sais, ct Paris en lui-même ne me plaît guères, mais je l’avoue que, malgré des motifs qui nous effrayent pour la province, je ne peux me résoudre à le voir revenir aux Français, si tu en es si malheureux. Je ne pense pas que les chances incertaines d’un meilleur avenir t’imposent la loi de te déchausser, comme tu dis, pauvre ange, pour marcher sur des épines… Suis ton inclination. >>

(1) 24 octobre 1836, à C. Branchu. (2) 5 février 1816, à Fr. Lepcytre (Pougin, page 96).