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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

Et quoi ! fallait-il, en effet, que l’illustre Valmore entrât aux Français, où on ne lui offrait pas les premiers rôles ? Rien qu’à cette pensée, je le vois d’ici « abaisser la bouche en signe de dégout et d’écaurement, comme s’il venait d’avaler à la minute quelque chose de très amer » (1). Pourtant il insiste, pour se « sacrifier », car c’est un héros, l’illustre Valmore : sa femme et ses enfaots avant tout !… D’ailleurs, il sait bien qu’il ne court pas grand risque et que Marceline est là pour le supplier de ne pas « se déchausser »

<1 ? férrier 1834… Je persiste à te dire que je n’accepte pas le nouveau sacrifice que tu n’acceples, toi, je le sens, qu’au prix de l’immolation de tous les goûts. Ne viens pas aux Français, noyé d’avance dans cette amertume qui, chez l’homme, ne fait que s’accroître. Restons en province : c’est déjà quelque chose que d’avoir quatre mille francs d’assurés. C’est tout ce que tu aurais aux Français, moins l’honneur d’un premier emploi, pour lequel je sais que tu es fuit. Je sais tout ce qu’un talent déplacé et dans un faux jour peut perdre et conquérir de médiocrité… » (1) A. Daudet, Fromont jenno et Nisler ainé, chap. V. cebut,