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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

« 26 février 1840. Tu as donc reçu mon portrait ? Tant mieux : tout de moi retourne à toi comme l’âme retourne à Diou ! Mon oncle doit être content, triste qu’il était devenu à sentir ce portrait dans les mains d’un méchant (1). J’ai brûlé ses vers imposteurs el vaniteux. Cette lettre, collée derrière le portrait pour attesler sa coopération à la pension refusée (2), fait rougir pour lui. Laissons ce malheureux dans ses replis. Il avait bien assez éveillé d’orgueil dans cette âine pure qu’il voulait souiller pour en faire de l’avenir. Elle est au moins restée digne du ciel. Je ne lui ai pas fait lire toutes ces lignes tortueuses. J’ai pris peur et j’ai tout jeté dans le feu. Garde avec lui toute la noble simplicité et la distance maintenant rétablie entre nous. Il fait ici très froid et très beau…, etc. >> Si l’on excepte la lettre à Sainte-Beuve que nous avons citée, telle est la dernière mention que Marceline fasse de Latouche dans sa correspondance. (1) Le peintre Constant Desbordes, son oncle, qu’elle avait profondément aimé, était mort en avril 1828. Le portrait de Marceline dont il s’agit ici est conservé au musée de Douai. M. Rivière a vérifié qu’il ne s’y trouve, au dos, rien d’écrit. (2) C’esl sans doute la pension offerte par le duc de Montmorency, dont nous avons parlé plus haut.