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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

banales, éclate un vers saisissant, un cri plutôt :

Ab ! j’aurais dû crier : C’est moi… je l’aime… arrête. (1) ou :

Les mois, les ans, la vie et sans toi, sans amour ! (2) ou :

Il n’aimait pas, j’aimais ! (3) Et l’on se prend à regretter bien fort que Mme Desbordes-Valmore, qui a parfois des éclairs de génie, n’ait pas loujours du talent ou du moins du métier… J’exagère : elle n’en manque pas tant que cela. Sans doute, elle ne manie pas la syntaxe comme Chateaubriand et la prosodie comme Banville, mais il ne faudrait pourtant pas se représenter ses premières élégies comme des suites de fadeurs coupées çà et là par un beau cri. Car presque tous ses poèmes sont vibrants de sentiment et tremblants d’émotion, et c’est pourquoi jusqu’à (1) I, 104,

(2) L’Impatience. (3) I, 111.