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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

pas Racine que Marlui

obéisse ; ce qui est poétique, ce n’est plus l’énergie des Titus mêmes, c’est la faiblesse de quelque jeune malade cheminant à pas lents. Et ce n’est celine imite, mais le grêle et roucoulant Parny, ou plutôt Millevoye, en sorte que, si l’on veut mesurer son talent et éprouver la force de son tendre génie, c’est aux élégies délicates, mais froides et mièvres, du poète de la Chute des feuilles qu’il faut comparer ses vers à sa Sour ou à Délie (par exemple, le Retour chez Délie et la Demeure abandonnée de Millevoye) : c’est là qu’on sent combien la seule violence de son sentiment l’élève au-dessus du plus habile versificateur.

Jusque dans ses derniers poèmes, elle conserve des modes de l’Empire et de la Restauration, il y traine encore, avec des lambeaux de phraséologie classique et tout un appareil de tendres charmes, de fers imposteurs et autres métaphores rouillées, on ne sait quelle sensiblerie coquette et parfois risible (le Rossignol aveugle, le Papillon malade). Mais comme elle écrit plus librement, plus largement ! Lisez cette superbe pièce : les Sanglots, ou les Roses de Saadi,