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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

bien connues (1), ou la Jeune Fille et le Ramier (2), la plus parfaite à mon avis de ces pelites vignettes sentimentales de Mme Valmore :

Les rumeurs du jardin disent qu’il va pleuvoir. Toul tressaille, averti de la prochaine ondée. Et toi qui ne lis plus, sur ton livre accoudée, Plains-tu l’absent aimé qui ne pourra te voir ? Là-bas, pliant son aile et mouillé sous l’ombrage, Banni de l’horizon qu’il n’alteint que des yeux, Appelant sa compagne et regardant les cieux, Un ramier, comme loi, soupire de l’orage. Laisses pleuvoir, & cœurs solitaires et doux : Sous l’orage qui passe, il renaît tant de choses ! Le soleil sans la pluie ouvrirail-il les roses ? Amants, vous attendez ! de quoi vous plaignez-vous ? Son principal thème, c’est encore sa passion humble et obstinée :

Malheur à moi ! je ne sais plus lui plairc ; Je ne suis plus le charme de ses yeux (3), s’écric-t-elle toujours. Pourtant, à parlir des Pleurs (1833), son amour s’exprime avec (1) [1, 373. C’est une misère, mais j’avoue que je ne puis comprendre comment des roses peuvent faire « éclater » des nœuds « trop serrés », cl cela me gâte un peu les Roses de Saadi. (2) II, 374.

(3) I, 20%.