Page:Bouniol - Les rues de Paris, 1.djvu/156

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s’être longtemps défendu, le Français dut accepter. C’est ainsi que, pendant les deux années de son exil dans la Grande-Bretagne, Breguet eut toute sécurité pour ses recherches. Aussi, quand il lui fut permis de rentrer en France, riche de nouvelles connaissances et devenu le premier dans son art, il put en peu de temps, aidé d’ailleurs par le secours de ses amis, relever ses établissements détruits, dont la prospérité alla toujours en augmentant. Sa vie dès lors s’écoula paisible et heureuse. Il devint successivement horloger de la marine, membre du bureau des longitudes, et en 1816 remplaça Carnot à l’Institut. En 1823, il fit partie du jury d’examen pour les produits de l’industrie. Après avoir rempli ces fonctions momentanées avec le zèle et la conscience qu’il apportait à tout, il se remit à son grand ouvrage sur l’horlogerie, qu’il avait hâte de voir terminé, comme par un secret pressentiment. Car un matin, peu d’instants après s’être assis à son bureau, il tomba foudroyé par une attaque d’apoplexie.

« Le talent de Breguet, dit M. Parisot, n’était point exclusivement restreint à l’art auquel il fit faire des pas si prodigieux. Il imagina le mécanisme léger et solide des télégraphes établis par Chappe ; il créa un thermomètre métallique d’une sensibilité au-dessus de tout ce qui est connu, surtout pour le développement instantané du calorique, etc. »

On ne peut trop regretter qu’il ait laissé inachevé son Traité de l’Horlogerie, dans lequel toutes ses découvertes devaient être consignées et qui eût renfermé, en particulier, beaucoup de faits intéressants sur la transmission du mouvement par les corps qui restent eux-mêmes en repos.