cette étonnante peinture, on ne peut résister à la fascination ; un miracle du génie fait oublier cette espèce de verrue plaquée comme à plaisir sur cette merveille et l’on resterait là de longues heures en contemplation comme devant ces splendides portraits où l’artiste se déploie avec toutes ses magnifiques qualités sans presque aucun de ses défauts.
Ces pages étaient écrites et depuis assez longtemps déjà, lorsque nous avons lu la biographie de Rembrandt, par M. Ch. Blanc. Le savant et intelligent auteur de l’Histoire des Peintres, en s’appuyant de pièces récemment découvertes, déclare calomnieuse cette accusation d’avarice sordide qui pèse si lourdement sur la mémoire de Rembrandt. On ne peut que savoir gré à M. Ch. Blanc, de son zèle à réhabiliter la mémoire du glorieux artiste et s’applaudir avec lui de sa trouvaille. Mais, quoique ces documents nouveaux méritent grandement considération suffisent-ils pour la complète justification de l’illustre Flamand ? J’éprouve quelque doute à cet égard. Il reste toujours à expliquer comment s’est établie cette opinion si accréditée et si fâcheuse pour l’honneur de Rembrandt, opinion adoptée successivement par tous les biographes et qui maintenant ne serait plus cependant qu’une odieuse et absurde légende. Pour que le lecteur puisse se prononcer en connaissance de cause (le procès en vaut la peine, un procès à la gloire), donnons, après l’accusation, le plai-