Page:Bouquet - Recueil des Historiens des Gaules et de la France, 19.djvu/40

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

PRÆFATIO.

XHf

«t dans le cours des trois suivons les décisions pontificales se multiplier à tel point, qu’en y joignant des decreta ou canons de ooacües, on en composa des codes plus ou moins volumineux. Celui que Gratien intitula le Décref, et qu’il fit approuver par Eugène Fil en M52, représentoit la cour de Rome comme le tribunal universel qui jugeoit tous les différends, dissinoit tous les doutes, éclaircissoit toutes les difficultés, et auquel devoient recourir presque chaque jour les métropolitains, les évêques, les chapitres, les. abbés, les moin’es, les seçpieurs, les rois et les simples fidèles. Ainsi les papes, soit de leur propre mouvement, soit pour satisfaire aux demandes, faire droit aux plaintes et répondre aüx questions qui leur étoient adressées de toutes parts, prononçoient sous diverses formes des sentences innombrables ; et leur correspondance n’a voit de limites que par la lenteur des moyens de communication. Affaires publiques et privées, toutes plus ou moins embarrassées de relations avec le régime ecclésiastique, intérêts, généraux, contestations locales, démêlés particuliers, tout parvenoil, en première ou dernière inslance.au cnefde 1a chrétienté. On ne devra donc pas s’étonner du grand nombre d’épilres pontificales que nous aurons à recueillir comme relatives à l’histoire de France, depuis l’an 1180 jusqu’en 1226. Déjà, en parlant de l’âge précédent, M. Brial avoil faitremarquer cette immense et souveraine autorité des évêques de Rome : ainsi, dit-il, s’accomplissoit l’oraele antique : Jura dabunt, ils donneront des lois à l’univers. C’étoit, de toutes les puissances qui régissoient alors le monde, la plus forte, la plus active et quelquefois aussi la plus éclairée. I>es tomes IV, VU, IX, X et XI du Recueil des Historiens de France, contiennent plus decinq cents lettres écrites par des |ia|ies, depuis S. Grégoire-le-Grand, à la fin du vu* sieele, jusqu’à Nicolas II, au milieu duxi.’On en lit dans les tomos XIV et XV pris» de treize cents du même genre, qui correspondent aux années 1061 à 1181, a partir de l’avénement d’Alexandre II jusqu’à la mort d’Alexandre III. Le célèbre Grégoire VII a fourni à cette série cent soixante-quatre articles ; et Alexandre III, quatre cent drx-neuf. 11 ne nous restera rien à recueillir de ce dernier pontife, quoique sa carrière se soit prolongée jusqu à la seconde année du règne de Philippe-Auguste : mais les correspondances des sept papes qui l’ont suivi, Iaicius III, Urbain 111, Grégoire VIII, Clément 111, Célestin III, Innocent III et Honorius III, nous fourniront, pour moins de quarante-six ans, plus de cinq cent cinquante pièces. En général, les années comprises entre 1161 et 1226 sont celles où abondent le plus les lettres de papes, soit parce que c’est 1 âge où fa puissance pontificale a pris le plus de développement et d activité, soit parce que les écrits qui en émanoient ont été mieux conientit crimen abjici potatori. Succrevit tntie, nonotribusqueproaimè sequentibus te-CMlit, tanta pontificiorum placilbruoi teget, iU,ad}unctitquibasdamtacrarum synodorum deemie, amplimmoscodiccs, tua quasi hàrrw, impleverit. Quidquid hoc modo annum apte 1152 summi statuerant antistites, libri farrago etl quem à Gratiano collectum et Decreti nomme appellatum, sud Eugenius Tertiusauctoritatecàmprobavit,-ubi nimirùm apostelica tedet universam juris dicundi potestatem obtinet, cuncta dissidia dirimens, nubila discutient, discrimina removens ; adeunda proinde omnibus quotidie melropolitis, episcopis, capitulis, abbatibus, monachis, magnat ibus,regibus, cuivis demùm homini chrisliano. Consueverant igitur lummt pontifices, seu prôprio Motu, sru qud undequaque petentibus, conquerentibus, percontantibus, jus dicerent facerentve satis^multiformes possim sententias edere, innumeras propb, ac nullis circumscribendas finibus, sineret tanti miniisque tum pervii romntercii tarditas. Totsustinebatsolusnegotia Romanus ponti fer, tot auspicabatur vel definiebat judicia, quot ubique politicae res privalceque, ecclesiasticis necessitudinibus utcumque implicita, quot publica, urbana, vicinalia, imd domestica dissidia coepissent agitari. Quis engô miretur multitudinem pontificiarum epistolarum ingentem, rebusab anno 1180 ad 1226 Gallicis lucem afferentium nobisque hoc nomine colligendarum ? Jam sagacissimo Urialo,priorissecu/i spatium respicienti, visa cra( summa hcecel immensa episcoporum Romanorum potestas fidem implevisse l irgiliani vaticinii, Jura dabunt. Hi nempe cœteris principibus qui tunc temporis regebant imperio populos, ut auctoritate, itastrenttâ diligentid, quandoque etiam sapientid prastabant.

A Gregorio Magno, qui desinente seeulo sexto unieerstr Ecclesia praerat, usque ad IVicolaum Secundum paulù post mediani undecimam centuriam, quingenta pontificum epistola tomis historica nostra collectionis quarto, septimo, nono, decimo et undecimo interposita leguntur. Alias mille ac projùi trecentas exhibent tomi post decimum quartus et quintus, qua per annorum centum et vigifiti curriculum devolvuntur, ab inito AlexandriSecund i pontificatu anno 1061, usque ad 1181, Tertii Alexandri emortualem. Qud in serie sua dederunt insignioris nota nomina Gregorius Septimus instrumentis 164, Alexander Tertius 419, ita ut de />osteri ore hoc antistite nihil jam nobis supersit colligendum, liebt secundum regnantis Philippi-Au gusti annum vivus alligent. Verum quos habuit proximos septem successores, Lucius III, l’rbanus III, Gregorius VIII, Clemens III, Calestinus IU, Innocentius llonoriusque, uterque Tertius, intra annorum <yuadraginta-sex vel paulù minus spatium,plus quàm quingenta et quinquaginta epistolici commercii capilasuppeditabunt. Scilicet qui Script. n

(iallu. t. xn

526, ei P r*

iij-ix.

Virg. Æ*»,

51*3.