Page:Bouquet - Recueil des Historiens des Gaules et de la France, 19.djvu/64

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

REGNANTIBUS PHILIPPOAUG. ET LUDOVICO VIII. Ia En 1215, le prince Loai* ee ccoaa ©onire le» Albigeois et visite les provinces méridionale» de la France, en reconnoissant partout les pouvoirs du légat Arnauld et en appuyant les prétentions dç Hootfort. Mais un intérêt plus puissant le rappela bientôt à Paris. Les barons anglais a’éloieat révoltés contre Jean-sans-Teire : ils lui domandnirnt une Charte, qu’il avoit d’abord refusée, puis aocojdée, et qu il désavouoit, en s’autorisant des anathèmes prononcés contre elle par Innocent lll. Indignés de ces manœuvres, les seineurs de la Grande-Bretagne offrirent la couronne à Louis. Tandis que Philippe-Auguste, pour mieux établir les nouveaux titres de son fils au trône d’Angleterre, les soumeltoit au jugement des pairs de France, irft légat arriva porteur de lettres qui défendoient, sous peine d excommunication, de rien entreprendre contre le monarque anglais. Le départ de Louis n’en fut pas moins résolu, et Londres le reconnut pour Roi. Mais le légat traversoit presque en même temps que lui le pas de Calais, moyennant un saufconduit que Philippe avoit cru devoir accorder par ménagement pour la cour de Rome. Philippe déclarait même qu’il n’entehdoil prendre aucune part à l’expédition de Louis. Débarqué en Angleterre, le légat n’eut rien de plus pressé que d’excommunier solennellement le jeune prince français et ses fauteurs : le Roi de France n’éloit pas expressément désigné, quoi qu’en dise M. de Sismondi. Innocent 111, auprès auquel réclamait Louis par l’organne de quelques envoyés, mourut le 12 octobre 121 G, et Jean-sans-Terre expira le 18 du même mois. La mort dc Jean changea le disposition des esprits et la face des affaires. Le légal couronna Henri III, enfant de dix aus, pour qui les Anglais ne ressentoient point l’aversion que leur avoit inspirée son jxre. Leur défection, et la crainte des anathèmes, déterminèrent Louis à repasser en France pendant le carême de l’année 1217 ; et Philippe-Auguste s’abstint de communiquer avec lui, de peur d’encourir les malédictions déjà prononcées contre ce prince. Le ton suppliant que prenoit alors le Roi de France en s’adressant au nouveau pape, lionorius 111, donne une idée de la terreur qu inspiraient les menaces du saint-siége. Redescendu en Angleterre après Pâques, lamis perdit la bataille de Lincoln, dans la journée du 19 mai. Sa fiotte fut battue devant Douvres le 24 août ; et le 20 septembre, il signa à Lamelh un traité dicté par le légat. Le prince françaiss’engageoit à sortir sans délai de l’Angleterre, à n’y jamais reparaître à mauvais dessein, et à restituer tout ce qu’il y avoit conquis : à ces conditions, le légat daigna l’absoudre. la ; mauvais succès de son entreprise afToiblil extrêmement l’ascendant de son père en Europe ; car, malgré lesdéàaveux obligés de Philippe, on sa voit bien que c’étoil lui qui avoit conçu, dirigé et manqué cette expédition.

Jkma 1215, «riiernn Ludovicus adventu Albigenses suscepit, et australem obiit Francise regionem,,daepiam legati Arnoldi importa detrsctuke, ttbiçve ambitiosa fovent Simonie de Montefarti consilia. Sed, premente majoré alterti necessitate, princeps Lutetiam c/là redivit. Rebellâmes in Joannem-tine-Terra magnates Angli ab illo Chartam exposcebant, quam primùm denegatam, dtin concessam , demàm inficiabatur, tatnquam pontificid auctoritate censurdque reprobatam. Talibus aiuù indignisque artibtu effectum est ut optimales Britannicam coronam Ijudovico offerrent- Dum Philippus, qui) melius constituerentur nova hac filii jura, ea Francia Paribus probanda committebat, adventavit legatus, Hierarum lator, ne contra Regem Anglum quidquam attentaretur, district^ propos i Id dirarum pontificiarum pcend inhibentium. Tantis non obstantibus minis, destinatum animo mansit, excensurum Ludovicum ; quem quidem Londinensespro Rege habitum reverenter exceperunt. Ast eodem ferme tempore legatum fretum Caletanum superaverat, fa :td commeandi potestate, quam Philippus, ne sibi ntmitim Romana sedes succenserel, non denegandam duxerat. Imo asserebat Francice Rex se nequaquam Ludcvieiatue hujus expeditionis esse participem. Legato, ubi Angliam appulit, nihil antiquius fuit qwim ut Ludovicum ejusque adjutores ù sacris so/emniliis amam/aret, oblecto tamen Philippi nomine, quidquid hac de re clarissimus Sismondius scripserit. Innocentius, ad quem deprecaturos Ludovicus oratores miserat, obiit quarto idus octobris 1216, cui sex tantum diebus Joannes-sine-Tcrra vixit superstes. Immutatis, Angli Regis morte, animorum rerumque rationibus, legatus Uenricum Tertium corond redimivit, puerum decem annos natum, quem eodem ac /Mirem odio prosequi gens Angiica nequibat. Ergd deficientibus Anglis minasque Romd novas intentante, Ludovicumoportuit in Galliam remeare, intra sacram anni 1217 quadragesimam. Dicitur Philippus-Augustus ab omni cum filio consuetudine abstinuisse, ne communibus maledictis notaretur. Supplicibus tanti Francorum Regis ad novellum fionltficem Honorium III precibus, salis intelligitur quantum Romana fulmina terrorem incuterent. Repetiit tamen post Paschale festum Angliam Ludovicus ; sed,ciim ùprælio Lincolniensi, decimo-quarlo kalendas junii, inferior discessisset, cernerctque suam haud procul à Dubri classem nono kalendas septembris profligatam, necessc habuit felieris legibus d legato dictis chirographum in Lamethanis cedibus duodecimo kalendas novembris apponere. Fidem despondebat se Anglia sine mora egressurum, nunquam in insulam mato consilio reversurum, qua intra eam loca occupaverat omnia redditurum : his conditionibus, legatus illum crimine absolvere dignabatur. Tantis porrà casibus h i’

ISIS.

lilG.

Ilist. des Fi

aiis, Vt, 437,

»417.

1

i

’i

1

i