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Page:Bouquet - Recueil des Historiens des Gaules et de la France, 19.djvu/90

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REGNANTIBUS PHILIPPO-AUG. ET LUDO VICO VIII. bm «Mine, fait raser ia ville de Limoux, située sur une colline, pour la rebâtir dans la plaine, reçoit à Pamiers les hommage» des prélats de la province, et, à quatre lieues de Toulouse, ceux de plusieurs autres personnages, au milieu d’une fête magnifique donnée par l’archevêque de cette capitale. Nulle part il n’a voit trouvé ces hérétiques albigeois contre lesquels il s’étoit armé ; il fallut des recherches pénibles pour en découvrir un.à Cannes, dans le diocèse de Narbonne : c’étoit un vieillard nommé Pierre Isarn, caché dans les plus secrets asiles ; on l’en tira pour le brûler solennellement. Les Français n’a voient pas eu de bataille à livrer : Raimond VII, et le Comte de Foix, redevenu son allié, évitoient les affaires décisives ; ib se bornoient à de légères escarmouches , et laissoient aux croisés le temps de s’épuiser par les fatigues, par la discorde et par les maladies. La saison parut trop avancée pour entreprendre le siège de Toulouse ; on le remit au printemps. Le Roi confia le gouvernement général des pays conquis à Humbert de Beaujeu, et, s’acheminant vers Paris, il traversa une partie de l’Auvergne. Il s’arrêta d’abord à Clermont, puis à Montpensier, village voisin d’Aigueperse, et n’eut pas la force d’aller plus loin. La cause du mal qui le consumoit n’est pas très-bien connue ; peut-être n’en faut-il pas chercher d’autre que l’exlrème foiblesse de son tempérament et l’épidémie qui venoit de ravager son camp d’Avignon. Doml-obineau dit qu’il mourut de poison, que cela est constant, que le nom seul de l’empoisonneur est inrrr/mn.Nous ne voyons là rien de constant ni même de probable. D’autres disent, d’après Guillaume de Puv-I.aurent, que les médecins, persuadés que le mal venoit d’un excès de continence, lui proposèrent un remède qu’il n’hésita point à repousser avec tout ce qui lui restoil de force. Voltaire, les auteurs de l’Art de vérifier les dates, et d’autres écrivains, ont élevé sur cet étrange récit des doutes, à notre avis, fort raisonnables. Quoi qu’il en soit, i/ouis, voyant approcher sa dernière heure, exige des prélats et des seigneurs qui l’environnent des sermens d’obéissance et de fidélité à son fils, le recommande particulièrement au connétahle, et fait adresser à tous ses sujets une lettre qui tend à prévenir tout obstacle à i’avénemenl et à l’affermissement d’un Roi à peine âgé de douze ans. Louis Vlll en avoit trente neuf et deux mois quand il expira, le dimanche 8 novembre 1226, à Montpensier. Son corps , transporté à Saint-Denis, y fut inhumé à côté de celui de Philippe II. Certaines chroniques rapprochent du mol Montpensier une prophétie de Merlin, portant : In monte veniris morietur leo pacificus, « Au mont du ventre ou de la panse mourra » le lion pacifique » ; cYst-à-dire : «Le Roi I>oys, » qui fut en sa vie fier comme un lion envers les » mauvais, et paisible merveilleusement envers les » bons. » Il avoit eu de Blanche onze enfans, dont cinq, savoir, une fille et quatre fils, étoient morts avant lui : un autre, nommé Jean, ne lui survécut que peu de jours. Restoient Louis, son successeur ; Roliert, Comte d’Artois ; Alfonse, Comte de Poitiers ; Charles, Comte d’Anjou (depuis Roi de Najdes], et la Princesse Isabelle, fon-datrice du monastère de Long-champ. Ueairi Ntmtmtiqm senesoallo, Ludovicus mtrmusm Qccitcmam ingreditur, seœsoalhua alium Caremnosm pmfieit j Lmmium oppidum eoUi üupooitvmjmkot à ^Hoomenfû proru t, pianissimo face rmoconKm. A pain tee, pntstUttm ; octavo d Toiosa lapido, compiûriusn optimatum grandi obsequio eweipitur, festum diem magnificis sumptibus agonis Toioosdtm orckitpiscopo. Nuspiam atbem Meos inciderat m hantscos silos Albtgetsset Smntù armis petitos : omnem talé regionem operosüu eaocuti oportuit, ut demùm Caneti, in Narbonensi dioecesi, unus detegeretur nomine dictus Petnu isarn, annosus homo,abditissimis perfugiis reconditus,quem, inde avulsum, sotemni ritu vivum combusserunt. Nullum Francis fuerat committendum certamen ; Raimundo Septimo ejusque iterum socio Fuxensi Principe, pugnam quamque decretoriam declinantibus, satisque habentibus si velitari perseverarent, donec crueesignatorum vires terumnis, discordid, morbis, exhaurirentur. Jam, propter inclinatam nimium anni tempestatem, cegré paranda Tolosa obsidio tn vernum tempus dilata manebat. Igitur, profecto australibus cunctis modo subactis regionibus Humberto de Beilojoco, Rea ;, qud Lutetiam repeteret, iter egit per Alvemiam „• cum verd Claro-monte primùm, dein Pencerio, Aquis sparsis vicino, subsedisset, deficientibus omnino viribus, ulteriiu nequivit progredi. Causam morbi quo deperibat, mmùs quidem com[tertam, non aliam fortassis existimaverimus quàm debilem admodum à puero corporis habitudinem, illo etiam contagio succussam, quod Aoenionensia castra recèns invaserat. Veneno sublatum Benediclino Lohineau constat duntaxal, tlisi. do cujd operd non liquet : nobis ipsa res neque “k™ . 1 constare neque vero satis accedere videtur. c- ***’ ’ Tradunt alii, docente Guillelmo de Podio Scri|>t. Laurentii, nimice castimonia vitio laboranti Gallirar. t oblatam à medicis fuisse medelam quam l>- 217. totis reliquis viribus avertere moribundus non dubitaverit : cui quoque commenta Voltarius Esui sur] et consultissimi de temporum notandorum imrun <l<x doctrina scriptores fidem omnem aquo,ularbi- ,,on*> <■’ * ■ tramur, judicio denegav&re. Quo se cumque modo res habeat,Ludovicus,supremam horam * adventare sentiscens, circumstantes prœsules magnalesque sacramento obligat ad tinerra 1 fiiio prœstanda officia, eum prasserlim Stabuli Comitis fidei committit, et, literis universos ad Francos dolis, cavet ne inaugurandus ac stabiliendus duodennis rex quid impedimenti patiatur aut detrimenti rapiat. ! Compleverat ipse Octavus Ludovicus annum | astatis trigesimum nonum, duobus adjectis mensibus, citm apud Alvemas in Monte pencerio, die dominicd , quinta ante idus novembres 1226, è vivis excessit. Corpus ad tedes San-Dionysiacas translatum sepulcro, juxta paternum, conditum jacuit. Sunt ver à chronica quadam ubi Penserii mantis no- s mini confertur Merlini vaticinium :in Monte ^ ( ;an ventri» morietur Leo pacificus ; quasi Pen- p. ()). V