Et quand on me raconta cette aventure, je crus entendre un chapitre de l’évangile des apôtres.
Comme nous approchons du logis, la comtesse me propose de visiter une maison de paysans. Nous entrons dans une pauvre masure de bois, couverte de chaume, qu’emplit l’odeur chaude des graisses et des peaux. Elle a au plus quatre mètres carrés. Elle est tout entière occupée par le vaste poêle de faïence blanche, où flambent des bûches, par un métier à tisser, par la table des repas et deux bancs parallèles. Entre les bancs, la table, le poêle et le métier, on se faufile du mieux que l’on peut. Ils sont quatre à vivre dans cette isba : le père, la mère, le fils, la bru. Le fils est absent. Le père est un maigriot, avec une barbe rousse, un œil bleu, une houppelande de peau de mouton dont la laine est intérieure, et ses jambes sont serrées dans des lanières. La mère est une petite femme empressée et bavarde. La bru tisse, non pour un marchand, mais pour les