Page:Bourget - La Terre promise, Lemerre.djvu/370

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Malgré cette exhortation de vaillance que Mme Scilly avait adressée à Henriette, la pauvre femme ne fut pas beaucoup moins triste que sa fille durant l’après-midi et la journée qui suivirent. D’abord elle ne voyait aucun changement survenu dans cet étrange état nerveux de la malade qui n’avait, depuis le commencement de sa crise, ni mangé, ni dormi, ni pleuré. Il semblait que toutes les fonctions fussent suspendues dans cet organisme, comme frappé d’un coup trop fort par la soudaineté de la funeste révélation. Mme Scilly demeurait épouvantée devant le visible déconcertement du médecin, et elle appréhendait que cette secousse