sensualité devait tourner à la jalousie avec une effrayante facilité. Lui-même, qu’avait-il vu dans Pauline ? La douce confidente d’une sœur chérie, une enfant liée toute jeune et avant de savoir rien de la vie à une meurtrière, à une imbrisable chaîne, une créature froissée et mutilée dans ses meilleures délicatesses, dans ses plus généreuses susceptibilités. Et elle était bien tout cela, mais aussi une femme du monde, riche, élégante, touchée de frivolité, habituée depuis ses six années d’un mauvais ménage à l’étourdissement des sorties continuelles, dîners, visites, spectacles, — stériles plaisirs qui deviennent des besoins quand ils permettent de fuir un intérieur détesté ! Enfin c’était, pour avouer la vérité entière, une de ces coquettes naïvement vaniteuses, qui veulent briller parce qu’elles veulent plaire, et que cet innocent désir entraîne trop souvent, dans une société un peu libre, à ces riens de familiarité si aisés à calomnier. Il semblait qu’avec l’invasion d’un sentiment nouveau ces petits défauts dussent disparaître, et il en eût été ainsi sous l’influence d’un amant plus logique et plus simple que Francis. Ils s’exagérèrent au contraire à cause de ce qu’il y avait peut-être de meilleur dans son caractère. Il n’était pas fait, malgré la corruption sentimentale où sa rêverie s’était trop complu, pour être l’amant de la femme d’un autre. Il avait été très chrétien dans sa première jeunesse,
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