Page:Bourget - Un homme d’affaires - Dualité - Un Réveillon - L’outragé, Plon, 1900.djvu/101

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est ce que nous verrons, » répliqua flegmatiquement Nortier. « Mais avant de reprendre ce sujet, j’aurais à vous poser une question. Écoutez-en, je vous prie, tous les termes attentivement. Ils ont tous leur importance… Vous avez deux très jolis chevaux de selle, n’est-il pas vrai ! " continua-t-il après un silence. « Vous ne comprenez pas, — vous comprendrez tout à l’heure. Je répète que vous avez deux très jolis chevaux. Imaginez qu’il vous fût démontré que ces deux bêtes, dont vous vous serviez en croyant qu’elles étaient à vous, appartinssent à quelqu’un d’autre, et que cette révélation vous fût faite après des années d’usage, de manière qu’il vous fût impossible de les rendre tels qu’ils vous avaient été livrés, estimez-vous que, oui ou non, vous devriez une compensation à leur légitime propriétaire ?… » — « Où voulez-vous en venir, mon père ? » dit-elle, « ne me parlez ni par énigmes ni par plaisanterie… C’est trop grave… » — « Je vous répète : devriez-vous une compensation ? » insista Nortier. — « Evidemment, » dit-elle, » mais pourquoi ?… » — « Pourquoi ? —