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le sens de l’acception et du sacrifice. L’association de ses pensées, en lui représentant le mariage de la comtesse d’Arcole, fit surgir devant son esprit l’idée de contrat et celle de dot. Une évidence lui apparut : l’impossibilité de recevoir ce nouveau bienfait. Elle s’aperçut mariée à Gabriel Clamand, arrivant dans la vieille maison familiale qu’il lui avait destinée, — la maison qui n’avait jamais été vendue, — y apportant, elle, un argent souillé, l’argent de cet homme qui l’avait traitée ainsi, et cette hypothèse lui infligea le même frisson de remords… Mais si elle allait à Gabriel, si elle lui demandait de la prendre sans dot, sans cette fortune qui n’était pas la sienne ?… Non, il faudrait encore parler de sa mère… Et, toujours aheurtée à cette impossibilité de s’échapper de l’impasse où elle se sentait acculée, par la haine de Nortier, sans vendre cette mère, la noble enfant revenait à cette immolation où sa fierté trouvait l’unique revanche qui lui fût permise. Si elle acceptait de se soumettre à l’injonction de celui qu’elle avait cru son père, et qui n’était que le plus implacable créancier, alors, l’argent de cette dot ne lui serait pas versé, à elle. Il serait versé à l’