Page:Bourget - Un homme d’affaires - Dualité - Un Réveillon - L’outragé, Plon, 1900.djvu/131

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une extrême profondeur. Mais comment le père l’eût-il deviné. Et il continuait : — « Il n’y a qu’une personne dont tu oublies de tenir compte dans ce changement de résolution… Je ne te demande pas de confidence, mais il est bien certain que Gabriel n’a pas fait cette démarche d’hier matin auprès de ta mère sans avoir cru y être autorisé, — sans y avoir été autorisé… par toi, » insista-t-il, « oui, par tes manières avec lui, par la sympathie qu’il a cru t’inspirer… Ce n’est certes pas un engagement que tu as pris à son égard… Mais comment s’expliquera-t-il que tu aies varié ainsi ?… Que lui diras-tu quand tu le verras malheureux ?… » Et en lui-même : « Si Nortier a calomnié Clamand auprès d’elle, » pensait-il, « son premier mouvement va être de repousser jusqu’à cette idée d’un chagrin possible de ce garçon… » — « Cela me fera beaucoup de peine, « répondit simplement Béatrice. « J’essaierai de ne pas avoir d’entretien avec lui, et, s’il insiste, je lui répondrai la vérité : que j’obéis à qui je dois obéir… » — « Et tu n’as pas peur qu’il ne s imagine que