Page:Bourget - Un homme d’affaires - Dualité - Un Réveillon - L’outragé, Plon, 1900.djvu/150

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fille élevée comme toutes les jeunes filles, qui a de la branche, joue au tennis, patine, monte à cheval, sait mener, pédale, enfin tout ce qu’il faut pour devenir une gentille camarade de fête honnête… Et il se réveille ayant épousé une femme qui a horreur du monde, qui lésine sur sa toilette, qui ne rêve plus qu’œuvres, charités, retraites, — un tas de bêtises, quoi !… Si ça continue, elle finira par vivre comme une pauvresse. Et depuis qu’elle a perdu son vieil ami San Giobbe, la mère est pire… Et croirais-tu cela encore, il n’y a pas moyen de décider mon beau-père à mettre ordre à ça ?… C’est plus prodigieux que tout. Il a l’air d avoir peur de ma femme… J ai eu quelque temps l’espoir que cette toquade passerait, » continua-t-il. « Je tablais sur Clamand. Tu te le rappelles ? Je ne t’ai pas conté, à l’époque, qu’il avait écrit une lettre indignée, lors du mariage ? Très correcte, d ailleurs… Je l’ai lue. .Je lis toutes les lettres. Cela fait partie de notre convention. Dans les rapports où nous sommes, c est bien le moins… Et sa lettre écrite, il avait changé du tout au tout… Il s’était jeté dans la haute noce. Il avait acheté ce que j’appelle une bonne inconduite