Page:Bourget - Un homme d’affaires - Dualité - Un Réveillon - L’outragé, Plon, 1900.djvu/151

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soutenue… Toute la lyre. Il buvait. Il jouait. Il promenait des petites dames, enfin le grand battage d’un bon jeune homme en train de devenir un mauvais sujet, et qui veut qu’on le sache, par désespoir du beau mariage d’amour manqué, comme tu disais… Je comptais sur le dépit du côté de ma femme, car je croyais bien que c’était Clamand le point faible. Oui, je le croyais, et l’autre jour… » — «  L’autre jour ?… » interrogea Camille, avec une curiosité qui aurait étonné La Tour-Enguerrand s’il eût été capable de penser à autre chose qu’au récit de ses mécomptes conjugaux et financiers. — « J’entre chez ma femme, bien par hasard, en revenant du cercle. Elle était avec sa mère. Elle avait une lettre à la main. Je vois Mme Nortier qui fait un geste pour la prendre, et ma femme, avec son grand air, — car elle est très princesse de La Tour-Enguerrand, à travers ses gyries, — qui lui dit : — « Non, maman, je me suis engagée à lui montrer toutes mes lettres, il verra celle-là aussi… » C’était de Clamand. Il n’y en avait pas long. Il demandait pardon de l autre lettre, celle du mariage, et il annonçait