Page:Bourget - Un homme d’affaires - Dualité - Un Réveillon - L’outragé, Plon, 1900.djvu/25

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étonnantes précautions qu’il prend pour sa santé, et il est toujours l’observateur qui aime à philosopher sur la vie, avec une ironie indulgemment cynique : — « Et Nortier qui va doter cette fille comme une princesse, et qui sait qu’elle n’est pas de lui !… Il ne peut pas ne pas le savoir, et il a comblé la mère. — Vous voyez ses toilettes et ses chevaux ! — Et il comble San Giobbe, qui vit à même ce luxe tout le long de l’année, — et il comble la fille !!… Ce n’est pourtant pas le « petit smoking bleu » que notre ami ? S’il ne voit rien, c’est extraordinaire. S’il voit quelque chose, ce n’est pas moins extraordinaire qu’il le supporte, car, enfin, il n’est pas commode. »

— « Il a eu peur d’un coup d’épée de San Giobbe, tout simplement, » fit Machault, l’escrimeur, en se mêlant à son tour à la conversation, « ce n’est pas brillant, mais si vous aviez tiré avec don Antonio, comme disait Pini, vous l’excuseriez. Ah ! le mâtin, qu’il était vite ! Et un à-propos ! » — « Oui, » interrompit Crucé, « mais, comme San Giobbe a depuis deux ans une maladie