Page:Bourget - Un homme d’affaires - Dualité - Un Réveillon - L’outragé, Plon, 1900.djvu/75

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les deux aigrefins avaient-ils besoin desdits rayons pour se déchiffrer réciproquement tout entiers ? — « Quelle femme charmante, » avait commencé Longuillon, « si grande artiste, et avec cela si simple, tant de cœur !… » Si le rayon Rœntgen avait fonctionné, voici la petite phrase intérieure qu’il eût illuminée : « Il n’y a pas mieux comme rosserie. Mais vantons la marchandise au propriétaire. Quand on paie, ça fait toujours plaisir… » — « C’est dommage qu’elle travaille trop peu, » répondit Nortier, « ainsi sa Dona Sol dans Hernani, ça n’était pas ça, mais pas ça du tout ! Ç’aurait pu être excellent, mais pas assez de pioche, pas assez vraiment… » et, en lui-même : « Tu ne me feras pas parler de la femme, mon bonhomme, — nous sommes ici chez l’actrice, et rien que chez l’actrice… » puis, tout haut : « Allez-vous à Chantilly, cet après-midi ?… » — « Vous voir triompher ? Probablement, » reprit le jeune homme, "ah ! vous avez dans Serpent le cheval imbattable ! » Un silence, puis : « A propos de courses, savez-vous que j’ai une petite communication à vous faire ? Non