Page:Bourget - Un homme d’affaires - Dualité - Un Réveillon - L’outragé, Plon, 1900.djvu/99

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mon père. » — « Elle vous a nommé le jeune homme, M. Gabriel Clamand ? » — « Elle me l’a nommé, » fit la jeune fille. — « Il paraît, m’a-t-elle dit encore, qu’elle vous a trouvée disposée à ce mariage ?… Hé bien ! C’est à cause de cela que j’ai tenu à causer avec vous ce soir même, pour que vous ne vous mettiez pas en tête des idées qui ne se réaliseront pas, et puis pour que vous ne vous laissiez pas aller à montrer à un garçon qui doit nous rester étranger une sympathie qui pourrait vous compromettre. Vous n’épouserez pas M. Clamand… » — « Mon père », s’écria Béatrice, « ce n’est pas possible que vous ayez pris cette décision sans m’entendre, quand il s’agit du bonheur de toute ma vie ! Ce n’est pas possible que vous ne teniez pas compte de mon cœur !… Vous venez vous-même de me dire que maman vous a tout raconté, vous savez que M. Clamand n’est pas un indifférent pour moi, vous savez que je l’aime, » ajouta-t-elle en rougissant de tout son joli visage. « S’il y a une raison qui exige que je sacrifie cet amour, je suis prête à vous obéir, mais,