Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/207

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pour m’entretenir avec l’Amie de mon cœur perſuadée que mon changement d’état n’en a point apporté à ſon attachement pour moi. Me voilà donc abſolument fruſtrée de recevoir des nouvelles de Mylord Clarck, car il m’a été défendu par ma Mère d’entretenir un commerce de Lettres avec perſonne. J’enfreins ſes ordres pour vous ſeule, parce que je connois & ſuis ſûre de votre diſcrétion. S’il m’écrit chez Miſtreſs Bertaw, ſes Lettres reſteront ſans réponſe. Que penſera-t-il de moi ? il ne m’accuſera ſûrement pas. Il eſt ſûr de mon cœur. Cependant s’il oſoit avoir des doutes… Eh ! que m’importe. N’eſt-il pas perdu pour moi ? Dois-je prétendre à ſa main ? C’en eſt fait, il faut que je renonce à l’idée de bonheur, qui, juſqu’ici m’a fait ſupporter mes maux avec patience. Une autre le rendra heureux ; il le ſera ſans doute, il eſt fait pour l’être.

Avez-vous entendu parler du retour de Lady Harris à Londres ? Elle aura peut-être la bonté de s’informer de moi, peut-être auſſi ſon Couſin lui aura-t-il appris que j’étois à *** ; quand elle ſaura que j’en ſuis partie, & qu’on ignore où je ſuis, elle me plaindra, j’en ſuis ſûre. Le ſouvenir des