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LXXXIVme LETTRE.

Sir Charles Clarck,
à Sir William Fisher ;
à Londres.

Je l’ai vue, mon cher William, elle eſt mariée ! la cruelle a pu oublier mon amour, ſes ſermens… Inſenſé que je ſuis, & n’ai-je pas oublié l’un & l’autre. Que Mylord Clemency eſt heureux ! C’eſt lui qui poſſède tant de charmes : ils ſont également épris l’un de l’autre, & moi j’ai pu voir le ſpectacle de leur félicité ſans en mourir de déſeſpoir. Ses yeux ſe ſont fixés ſur moi, ſans qu’elle en reſſentit la plus petite émotion. Je n’ai point oſé me préſenter à ſa loge (j’ai oublié de te dire que c’étoit à l’Opéra où je l’ai rencontrée). Clemency, que je connois beaucoup, eſt venu dans la mienne, où j’étois avec ma Femme & la Marquiſe de P…, une Italienne avec qui elle étoit fort liée à Naples : il m’a ſait ſon compliment ſur la beauté de Lady Clarck. Je n’ai pas eu la force, avec bien plus beau jeu, de lui rendre la pareille ; ſa Mère qui ac-