Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/452

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inſtant ; contens de nous voir, nous ne penſions pas qu’il exiſtat d’autre plaiſir ; il a pourtant fallu ſe rendre à la ſociété. Le terme que Mylady Clemency avoit fixé pour ſon mariage avec Mylord Clarck, approchoit. Je me ſuis ſouvenue de l’inclination de mon Père pour Alexandrine Dubois, dont vous ſavez qu’Émilie me parloit ſouvent dans ſes Lettres. Un matin je me rends dans la chambre de Mademoiſelle Dubois. — Je viens, ma chère, vous faire des propoſitions de mariage. L’aimable Fille change de couleur. — À moi, Madame !… vous êtes trop bonne de vous occuper d’une choſe qui ne m’eſt point encore entrée dans l’eſprit. — Le cœur en peut-il dire autant ?… Vous ne me répondez pas… ma belle Amie ſeroit-elle fâchée contre moi ? — Non, aſſurément, Madame, mais vous m’avez étonnée. — Auriez-vous de l’antipathie pour l’état du mariage, en ce cas il n’y faut plus ſonger ; cependant j’eſpérois, je croyois même, que ma viſite ne vous déplairoit pas : mon Père… elle rougit encore, s’étoit flatté, je vois qu’il a eu tort… Pardon, Alexandrine ; mais il eſt permis de croire ce que l’on déſire… Vous pleurez !… je ſuis au déſeſpoir de vous avoir