Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/453

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affligée, excuſez. — Ceſſez, Madame, ceſſez ; ma confuſion eſt à ſon comble vous ne me ménagez pas… vous ſavez ſûrement combien je ſuis foible. Eh bien ! oui, je l’aime ; cet aveu que vous m’arrachez, me fera, ſans doute, perdre votre eſtime. — Aimable Enfant, il me remplit de joie ; je voulois ſavoir de vous-même ſi mon Père vous eſt cher, repoſez-vous ſur moi, votre bonheur ſera mon ouvrage. — Arrêtez, Madame, gardez mon ſecret, je vous le demande en grâce ; je fais plus, je l’exige. Sans l’écouter, je ſors & l’enferme dans ſa chambre, & je vole à celle de mon Père, il étoit ſeul. — Bon jour, Anna, viens-tu paſſer quelques inſtans avec moi. — Oui, mon Père, je déſire que vous m’accordiez une converſation. Émilie eſt mon Amie depuis l’enfance, jamais nous n’avons rien eu de caché l’une pour l’autre ; elle a ſu votre amour pour Mademoiſelle Dubois, & m’en a fait part ; j’ai voulu ſavoir s’il étoit payé de retour. Je ſors d’avec Alexandrine, j’ai ſondé ſes ſentimens, ils ſont conformes aux vôtres ; elle vous aime, mon Père, il faut par votre main aſſurer ſon bonheur & le vôtre. — Ta propoſition, ma chère Fille, augmente mon eſtime pour toi, &