Page:Boursault - Théâtre, tome second, Compagnie des Libraires, 1746.djvu/258

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Le ciel qui dans nos coeurs voit tout ce qui se passé,
Du zèle qui m'anime a condamné l'audace ; [895]
Et n'a pu consentir que vous dussiez vos jours
Aux efforts impuissants d'un si faible secours.

MARIE STUARD.
.

Si le ciel équitable à ma fuite s'oppose,
De son juste courroux je suis la seule cause :
Innocente à vos yeux de meurtres, d'attentats, [900]
Il est d'autres forfaits dont je ne le suis pas.
Pour vous, qui renoncez au rang le plus auguste
Lorsqu'il faut y monter par une voie injuste.
Vous qui de la faveur si longtemps revêtu,
N'eûtes pour ennemi que ceux de la vertu ; [905]
Qui de tous les bienfaits dispensateur fidèle,
Des ministres d'État devîntes le modèle ;
Et laissâtes à tous l'exemple généreux,
De répandre les dons qu'ils retiennent pour eux ?
Vous, enfin, qui sans fraude ayant été mon juge [910]
Vouliez à l'innocence assurer un refuge,
Quel crime avez-vous fait pour souffrir le trépas ?

LE DUC DE NORFOLK.

Madame, j'en sais que je ne vous dis pas,
Si vous aviez appris ce crime qui vous touché,
Il serait