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Page:Boursault - Théâtre, tome second, Compagnie des Libraires, 1746.djvu/294

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qui s'affaiblit offre une occasion
Qui de ses ennemis tente l'ambition.
De peur de la flatter par de telles amorces
Pour ses propres États chacun garde ses forces ; [1465]
Et vous verrez de loin leur impuissant courroux
Borner sa violence à se plaindre de vous.
Quoiqu'il en soit, Madame, il est temps de résoudre
Si vous voulez lancer ou retenir la foudre.
Ma soeur touché à son terme, et dans quelques instants [1470]
On voudrait la sauver qu'il ne serait plus temps.
Suivez votre penchant sans aucune contrainte.

ELISABETH.

Vos dernières raisons ont dissipé ma crainte.
Qu'elle meure. Et pourquoi me ferai-je un effort
Pour conserver la vie à qui cherche ma mort ? [1475]
Qu'elle meure. Le Duc, qui me fut si fidèle,
Si je lui rend le jour me rendra tout son zèle.

LE COMTE DE MORRAY.

Le Duc, Madame ? Ô Ciel !

ELISABETH.

Tout coupable qu'il est,
Il est assez puni de savoir mon arrêt :