Page:Boursault - Théâtre, tome troisième, Compagnie des Libraires, 1746.djvu/192

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Mons. DE L’ORME.

Vieille !Madame Brice, il faut lui faire grace.
Vos attraits par ce mot ne sont pas effacez !
Vous êtes encor jeune ; on le void bien.

Mad. BRICE.

Vous êtes encor jeune ; on le void bien.Assez,
Pour voir votre noblesse un jour aller au peautre ;
Et vous, redevenir Parfumeurs l’un & l’autre.
Mon gendre est une bête, & votre pere un fou,
De chercher à monter pour se casser le cou.
Suffit d’être enrôlé dans la Gentilhommaille
Pour être convaincu de n’avoir pas la maille :
Et de tous les états où l’on est malheureux,
Le plus insupportable est d’être noble & gueux.
Ajoûtez à cela quelle sera la fiévre
D’un noble Parfumeur, d’un gentilhomme Orfévre,
Si le Roy les oblige à marcher dans un an,
Comme l’autre noblesse, à quelque Arriéreban ?     
Les braves gens !

Mons. BRICE.

Les braves gens !Ma mere, il vaut mieux qu’on se taise…

Mad. BRICE.

Jour de Dieu ! je prétens quereller à mon aise.
C’est à vous à vous taire, imbécille Orateur.