Page:Boursault - Théâtre, tome troisième, Compagnie des Libraires, 1746.djvu/475

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» Que pour un insensé qui craint d’ouvrir les yeux,
» Mille de cris perçans importunent les Dieux :
» S’il vous falloit mourir, que croiriez-vous ?

IPHICRATE.

S’il vous falloit mourir, que croiriez-vous ?» Peut-être
» Que mon cœur combattu par la peur du non-être…

ESOPE.

» Eh ! Monsieur le non-être est ce qu’on craint le moins :
» La peur d’être toujours cause bien d’autres soins :
» Le passé fait trembler, l’avenir embarrasse.
» Mais, sans nous écarter, répondez-moi, de grace.
» Si vous deviez mourir dans une heure au plus tard,
» Que croiriez-vous ? Parlez sans énigme & sans fard.

IPHICRATE.

» Sans énigme & sans fard ! Je ne suis pas un homme
» Qui par le nom d’Athée aime qu’on me renomme.