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CHAPITRE II



Le Castrum[1]

En étudiant la topographie de Servian, on découvre deux enceintes très caractérisées, l’enceinte primitive, qui remonte au Xe siècle environ, et l’enceinte actuelle, élargie au XIIe siècle.

Suivons l’antique Castrum, prenons le passage de l’Amict ; c’est le chemin de ronde comme son nom l’indique, via amicta ; quelques arceaux subsistent encore et font la preuve que la rue était couverte. L’entrée est marquée par les amorces de la porte et un demi cintre bien visible. Le chemin de ronde débouche au Vermégé, c’est la porte stercoraire débouchant sur le ruisseau du Merdanson, comme il en existe dans la plupart des villes du moyen âge : à gauche, au Nord, on suit le rempart qui domine la plaine d’environ cinquante mètres ; on contourne le vieux couvent, on arrive à la maison Vialles. Là encore, des amorces de pierres indiquent une porte du Castrum. On remonte par la rue du Four, on passe devant le château et la chapelle primitive des Pénitents, on traverse la place Lombarde, la rue de la Guette, peut-être habitée par les guetteurs, et on rejoint le chemin de ronde. Telle est la

  1. Le Ier chapitre était sous presse quand on nous a communiqué le Bulletin de 1919-1920 de la Société Archéologique de Béziers, où nous trouvons une confirmation de nos dires. Dans le domaine de la Barrière, au territoire de Servian, appartenant à M. Vinas, président de la Société archéologique de Béziers, la charrue a mis à nu deux sarcophages monolithes, recouverts d’une dalle plate et remplis de terre, où se trouvait une plaque de ceinturon en bronze doré. C’était une sépulture visigothe, qui affirme le fait de l’habitation des Espagnols dont nous avons parlé.