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Page:Bousquet - Iris et petite fumée, 1939.djvu/108

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inaperçue jusqu’alors, jetait un jour nouveau sur un appartement que je croyais connaître dans tous ses recoins. Je regardai soigneusement s’il n’existait pas une porte qui donnât accès dans ce mystérieux cabinet ; et, à la lumière du réverbère qui traversait les vitres de son maigre rayon, je ne tardai pas à découvrir qu’un très léger vantail de tôle était pris dans le plus large pan de tapisserie qui couvrait encore le mur. Mais, avant d’examiner cette ouverture, je m’occupai de déposer quelque part la photographie que Monsieur Sureau m’avait expédiée et qu’il m’avait été impossible, en raison de son grand format, de fourrer dans ma poche. Il n’y avait ni table, ni chaise, ni meuble d’aucune sorte dans la pièce où je me trouvais. Je ne balançai pas davantage et, de la main que j’avais libre, m’efforçai d’ouvrir cette porte si bien dissimulée.
Sans doute qu’elle avait été du dedans attachée avec des cordes ou qu’il y avait un crochet pour la maintenir car je ne pus que l’entrebâiller, mais il ne fallait pas une ouverture plus grande pour que ma curiosité fût satisfaite. La flamme d’une lampe à huile éclairait d’une lueur maladive et semée de larges flots d’ombre l’endroit de cette chambre que mon indiscrétion m’avait dévoilé. Sur un divan bleu, une combinaison de femme, une