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la terreur en macédoine

s’écoule, sans doute pour reconnaître le point à bombarder, calculer les distances et repérer le tir.

Tout à coup, un nuage blanc surgit, là-bas, sur le plateau. Puis on entend crescendo une sorte de râlement strident qui grandit vite… vite… passe avec un grand bruit de déchirure et s’éloigne…

Une détonation retentit à 300 mètres en arrière de la terrasse…

« L’obus ! » dit Michel.

Une seconde détonation arrive aussitôt, mais plus lointaine.

« Le coup de canon ! ajoute Joannès.

— Trop long ! conclut Mourad en haussant les épaules.

Là-bas, un second nuage s’épanouit, tout rond. Le projectile n’arrive pas. Il tombe et éclate à 200 mètres en avant.

Mourad reprend, en hochant la tête :

[Phrase manquant dans toutes les éditions disponibles sur Internet]

Les patriotes se regardent, attendris, et, tout crispés par la menace d’un nouveau choc, se blottissent derrière l’abri bien illusoire du rempart.

Une affreuse angoisse étreint Joannès. Faut-il quitter la place et se réfugier dans la cave ?

Oui ! recommande la prudence.

Non ! défend la raison.

Mourad, en quelques mots rapides, résume la position.

« Restons ici… ne bougeons pas… on nous voit de tous côtés… Si nous descendons, le tir s’arrête… les autres accourent et nous sommes pris dans la cave comme des rats !

— Mais ici… ? » objecte le chef en montrant les canons.