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BOI — 61 — BON

çaise et de leur impardonnable ignorance de l’argot typographique.

Bœuf, s. m. Colère, mécontentement ; synonyme de CHÈVRE. V. ce mot. Ajoutons cependant que le bœuf est un degré de mécontentement plus accentué que la chèvre. Le bœuf est une chèvre à sa plus haute puissance. || Gober, avoir son bœuf, Être très contrarié, se mettre en colère.

Bœuf, s. m. Composition de quatre ou cinq lignes qu’un compagnon fait gratuitement pour son camarade momentanément absent. S’emploie presque exclusivement dans les journaux. On disait autrefois tocage.

Bœufier, s. m. Facile à mettre en colère ; qui gobe facilement son bœuf.

Boire de l’encre. C’est la situation fâcheuse à laquelle paraît réduit un frère qui, invité à prendre sa part d’une consommation, arrive quand la fiole a été vidée rubis sur l’ongle. Dans son désappointement, il ne manque pas de s’écrier : Est-ce que vous croyez que je vais boire de l’encre ? Non, car on fait alors apporter aussitôt une autre fiole.

Boîte, s. f. Imprimerie, et particulièrement Mauvaise petite imprimerie. C’est une boîte, dit un vieux singe ; il y a toujours mèche, mais hasard ! au bout de la quinzaine, banque blèche. || Casse. Faire sa boîte, c’est distribuer dans sa casse. || Pilleur de boîtes ou fricoteur, celui qui prend, à l’insu et au détriment de ses compagnons, et dans leurs casses, les sortes de caractères les plus courantes dans l’ouvrage qu’il compose, et qui manquent au pilleur ou qu’il a déjà employées. V. planquer les sortes.

Bon, s. m. Épreuve sur laquelle l’auteur a écrit : Bon à tirer, c’est-à-dire bon à imprimer. Cette épreuve est lue une dernière fois, après l’auteur, par le correcteur en seconde ou en bon.

Bon (avoir du), v. Avoir de la composition non portée sur son bordereau, et qu’on garde pour la compter à la prochaine banque. C’est le contraire du salé.