Page:Bouton - La Patrie en danger au 25 février 1848.djvu/28

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

lever la garde nationale en masse, mais cette fois contre la République et l’on eût enfermé, dans un cercle de fer, le foyer de l’insurrection, dont on serait venu à bout.

Je ne sais quelle terrible fatalité paralysait l’intelligence du pouvoir. Aujourd’hui que les récits pullulent sur le 24, la journée aux aventures, je ne veux fatiguer d’aucun récit. Une seule chose intéresse d’ailleurs. On dit que le maréchal Bugeaud, investi du commandement général des troupes, devait attaquer, dès la pointe du jour, si le désordre ne cessait pas à la nouvelle des concessions faites par le ministère. Eh bien ! il fallait, pour étouffer l’insurrection dans son berceau, pour en couper l’impulsion, cerner le Troisième Arrondissement et mettre le grapin sur les matamores du quartier : on n’aurait pas vu, à la prise du Château d’Eau, les capitaines Lesseré, Jouanne et autres ; et la 3e légion, ou plutôt, pour ne pas faire injure à une population tout entière, une ou deux centaines de gardes nationaux n’auraient point, en quatre heures, jeté bas un gouvernement au nom d’un peuple tout entier.

En parlant de nettoyer, pour ainsi dire, l’ar-