Page:Bouton - La Patrie en danger au 25 février 1848.djvu/56

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Pourquoi me faire remarquer ? Prendre des notes ? Ce n’était pas la peine.

La physionomie du club était singulière.

Le président Crousse, à la figure pâle, à l’œil voilé, dirigeait les débats avec une lenteur calculée.

Delente, à la haute stature, au geste net, à la parole pleine, colorée, vibrante, dominait ceux qui l’entouraient.

Fomberleaux père, au regard ardent, au visage bourgeonné, à la parole tranchante, au verbe inculte, faisait retentir son arme.

Vilcoq, avec une ironie cruelle sur les lèvres, se tenait dans un coin, appuyé sur sa canne.

Simard se distinguait par son air décidé. Sa figure accentuée, ses bras musculeux, sa parole tombant nette comme du plomb, son fusil à la main, son chef vêtu d’un bonnet rouge, lui donnaient l’air d’un sectionnaire de 93.

Grandménil, les yeux hébêtés, la bouche baveuse, y traînait ses gros souliers.

Desamy, au front fuyant, au grand nez, aux lèvres pendantes, aux yeux brillants d’un feu morne, agitait ses bras et poussait à l’insurrection.