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Page:Boutrais - La Grande Chartreuse (Nouvelle édition refondue et mise à jour), 1930.djvu/20

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L’Arrivée. Fourvoirie.

Avant de pénétrer dans le Désert, on rencontre Fourvoirie.

Les Chartreux obtinrent, en 1334, la permission de bâtir une grange dans le domaine de Fourvoirie, qu’ils n’achetèrent que longtemps après, en 1585, comme nous l’apprend la Carte géographique du Désert de Chartreuse, gravée en 1694 avec une légende explicative. Au commencement du xviie siècle, les Chartreux possédaient, en cet endroit, un moulin[1] situé à gauche en montant, sur les bords du Guiers, et, de l’autre côté de la route, de grandes écuries ; plus tard, on éleva un bâtiment assez considérable qui porta le nom d’Obédience de Fourvoirie et servait d’entrepôt : tout ce que l’on tirait de la plaine pour l’entretien et la subsistance de la Grande Chartreuse était conduit jusque-là sur des chariots, et transporté plus tard à dos de mulets jusqu’au couvent. On ajouta, dans la suite, de nouvelles écuries près du moulin ; il y avait, en effet, dans cet endroit, un grand mouvement de voitures et de chevaux, parce que, dit un auteur du siècle dernier, les voyageurs, ainsi que les Prieurs, qui viennent du côté de Lyon, arrivés près d’une grosse ferme appelée Fourvoirie, laissent les chaises pour monter au monastère[2].

Jusque dans ces dernières années, on voyait en

  1. Voir Descriptio Majoris Cartusiœ, montium et œdificiorum dependentium. Carte gravée par Hermann Weyen au commencement du xviie siècle.
  2. Tracy, Vie de saint Bruno avec diverses remarques, 1 vol. in-12. Paris, Berton, 1785. p. 369.